|
Ce que nous avons essayé d'exposer dans ce texte c'est une façon, peut-être pas rigoureusement originale, mais en tout cas rarement exploitée, d'enquêter sur la généalogie des images, sur leur processus de circulation et de fixation, et sur le sens que chacun de ces emplois implique. Plus strictement, ce pourrait être une contribution à la fonction des images photomécaniques dans la conformation de niveaux ou de strates de la mémoire collective, de la mémoire socialisée ou de l'image socialisée de l'histoire, comme on voudra. Cette recherche ne peut être menée par une seule personne. Elle requiert la collaboration d'archéologues et de restaurateurs de films pour évaluer les différentes générations de copies; de sémioticiens de l'image pour analyser composition, mise en scène, montage et inscription dans des chaines narratives ou documentaires ; de l'historien de la communication pour faire une étude comparative, et pas dans un seul média, de l'échange, du mimétisme, du supplément de sens qu'introduit le croisement d'images avec les légendes ou commentaires ; de l’ historien plus généraliste pour connaitre avec rigueur la situation particulière dans laquelle se produit la gestation et chaque emploi de l'image. Un travail collectif donc qui tient beaucoup de l'expérience et de la mise a l'épreuve, et qui devrait déployer sa compétence dans des domaines aussi variés que le cinéma, la photographie, la presse illustrée, les affiches, et être étendu aux musées, aux arts plastiques, à l'architecture commémorative, aux livres scolaires, bref a l'iconographie.
|