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Parmi les genres de la propagande franquiste en Espagne, une place prioritaire doit être accordée au récit de la « terreur rouge », soit un éventail d¿exactions, tortures et perversions attribuées aux responsables de la zone maintenue sous contrôle républicain. La ville de Madrid y joue un rôle d¿honneur : ville assiégée par les soulevés depuis presque le commencement du conflit, la capitale devint dans la littérature fasciste et franquiste une image à la fois du courage (la cinquième colonne qui agissait dans son intérieur) et de terreur. Deux figures se détachent entre les bourreaux décrits par les romans et peints par les affiches, la photographie et le cinéma : le milicien anarchiste, délinquant et roué, et le communiste méthodique et implacable. Le film Rojo y negro [Rouge et noir], en référence aux couleurs du drapeau phalangiste, retrace les « exploits » de ces figures dans une ville soumise aux chaos. Une jeune femme, de credo phalangiste, incarne le double rôle de héros et de martyr et subira dans sa chair la punition découlant de sa double condition de résistante et de femme. Ce texte analyse l¿iconographie composite de l¿ennemi anarchiste et communiste, tel que construit par la propagande franquiste.
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