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La thèse que nous présenté vise, à partir de l’analyse des épaves des navires de commerce romains de la Méditerranée occidentale, à définir des « familles architecturales » à partir de critères significatifs constituant autant de «signatures architecturales » caractéristiques d’une même origine. Ces familles sont ensuite mises en relation, sur le plan chronologique et sur le plan géographique, en liaison avec un espace de navigation donné, afin de déterminer leur origine.
Cette démarche se situe, humblement, dans le prolongement des études d’archéologie navale les plus récentes qui ont mis en évidence, sur le plan méthodologique, le rôle des notions de « système architectural », de « famille architecturale », de « signature architecturale » et d’« espace de navigation » realicees par Pomey. Ces études ont ainsi montré qu’il était possible à travers cette grille d’analyse de mettre en évidence l’existence de familles architecturales en rapport avec des contextes culturels bien définis.
A niveau du étude théorique nous proposons une analyse fondée au sein de certains groupes architecturaux, sur le système d’assemblage de la membrure au bordé. Ce dernier système, dans ses diverses combinaisons possibles, constitue en effet, autant de « signatures architecturales » privilégiées dans le cadre de mon étude.
Les résultats obtenus, notamment en mettant en relation les familles architecturales ainsi obtenues avec leur contexte économique, constituent une avancée sur le plan de l’archéologie navale et un apport considérable à l’étude du commerce maritime du monde romain. Il devient ainsi possible, de façon de plus en plus précise, de proposer des datations et des origines à partir de la seule étude d’architecture navale des épaves de navire.
Du point de vue méthodologique, la thèse comporte tout d’abord une première partie consacrée à l’état des connaissances en archéologie navale et aux rapports théoriques entre les routes maritimes et l’architecture navale. Dans cette partie, nous abord le problème de l’étude des épaves et de leurs limites chronologiques et géographiques. Cette partie s’achève par l’étude des origines de la construction navale antique dite à « tenons et mortaises ».
La deuxième partie constitue le coeur de la thèse proprement dit. Elle comporte un corpus de 56 épaves réparties chronologiquement en quatre groupes selon leur chronologie : époque hellénistique ; Haut Empire ; IIe-IIIe siècles ap. J.-C. ; Bas Empire, intéressant uniquement la Méditerranée occidentale.
La troisième partie est purement méthodologiques et précise d’un point de vue pratique les méthodes d’analyse et d’étude utilisées: fiches descriptives ; archéologie expérimentale et modèle d’étude ; problème structural de la charpente transversale et indice de robustesse ; tonnage et règles de proportions.
La quatrième et dernière partie, enfin, est consacrée aux divers résultats obtenus. Sur le plan de l’analyse, distingue, en premier lieu, une tradition « hybride » gréco-punique et une tradition « hybride » ibéro-punique sur la line des recherches de Pomey. Pour le monde romain de la péninsule italique, l’auteur distingue à nouveau deux traditions, l’une d’influence punique, l’autre de tradition grecque. Pour l’époque impériale, nous metons en relation l’évolution technique qui avait été déjà mise en évidence à cette époque avec la notion d’espace maritime. C’est notamment le cas pour les navires à dolia qui font l’objet d’une attention particulière. Au sein de cette évolution, distinguons plusieurs groupes à partir du système d’assemblage bordé-membrure pris comme « signature architecturale », soit les groupes : Campanie-Latium ; Latium ; Narbonnaise ; Tarraconaise. En revanche le groupe de Bétique, un temps envisagé, n’apparaît pas fondé.
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