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Cette étude qui relève du domaine de la traduction philosophique (lato sensu) a pour objet deux versions de la Logique de Dumarsais ([1769]1797) éditées en Espagne (1800). Nous montrons que ces deux Lógicas, oeuvres de deux traducteurs différents, qui eurent chacun des fins également différentes, comme le prouvent le contexte bibliographique et les métatextes respectifs, manifestent la présence d’une terminologie espagnole divergente pour les termes clé de la théorie de la connaissance que l’auteur français exposa dans les pages initiales de sa Logique. La première de ces traductions, qui attribue à la logique un rôle d’introduction aux sciences, choisit des termes systématiquement calqués sur ceux de Dumarsais tandis que J. M. Alea (1781-1826) argumente l’emploi d’une terminologie spécifique, non concordante avec celle du texte source. Ces infidélités terminologiques (et in fine idéologiques) de J. M. Alea peuvent s’expliquer par le désir de ce traducteur de mettre à jour une théorie de la connaissance qu’il voudra rendre conforme à celle de Condillac.This work, framed in the field of philosophical translation (lato sensu), deals with two different versions of the Logique by Dumarsais ([1769]1797) published in Spain (1800). We show that these two Lógicas, translated by two different persons, who also had distinct purposes as evidenced by their respective bibliographical context and metatexts, contain separate Spanish terminologies regarding the key words of Dumarsais’ theory of knowledge, as set in the first few pages of his Logique. The first one of these translations, which grants logic an introductory role to sciences, systematicaly chooses terms copied from Dumarsais, whereas J. M. Alea (1781-1826) argues in favor of the use of a specific terminology, not coincidental with the one used in the primary text. J M. Alea’s terminological (and philosophical) infidelities may be explained by the wish of this translator to update a theory of knowledge inspired by Condillac’s conceptions.
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